mercredi 11 juillet 2007

SARKOSY A ALGER


Il est venu pour la Géographie et pas pour l'Histoire

Contrairement à Chirac qui est venu en Algérie et qui a été accueilli et acclamé par les Algériens, Sarkozy est venu «chez» l'Etat Algérie et a été accueilli par «les gens de l'Etat». Le bonhomme n'est pas venu chercher la chaleur mais le gaz, pas l'amitié mais l'Union. Il ne propose pas de changer le passé colonial mais seulement des échanges d'archives. Il ne veut pas une affaire algérienne mais des affaires en Algérie. Il ne va pas rester trois jours mais seulement six heures. Assis en face de lui, mais derrière leurs télévisions et leurs opinions fixes, les Algériens ne lui ont pas accordé d'accueil chaleureux, ni même un accueil tout simple. C'est peut-être l'ami de Bouteflika mais pas l'ami de tous et encore moins l'ami des parents des immigrés de là-bas ou l'ami des demandeurs de visas ou des refoulés ici. Les Algériens ne lui en veulent pas et n'en veulent pas à la France. Cela fait longtemps, pour eux, que ce pays est un pays de l'Occident qui se ferme, séduit, se refuse, dit oui puis dit non, puis se rétracte, puis soupçonne, puis promet puis donne de la semoule et des leçons. Contrairement aux aînés des Algériens qui attendent encore des excuses pour 132 ans de colonisation, les cadets de l'Algérie n'attendent plus que des excuses algériennes pour 45 ans d'Indépendance et Sarkozy n'a rien à voir là-dedans. Et sur ce point là, Sarkozy a raison de répéter que les jeunes générations sont tournées vers l'avenir, plutôt que vers le passé. Sauf que beaucoup pensent que si on a si mal partagé le passé autant bien partager l'avenir, c'est-à-dire la France là-bas ou Canal + ici. La visite d'hier n'a donc pas été un grand événement et la visite d'un président français dans l'ancienne colonie n'a plus cette valeur de test ni la consistance d'un examen de compétences ni la forme protocolaire d'une « refondation ». Sarkosy est le premier président français qui débarque en Algérie non pas pour mettre fin à une histoire, la commencer, la recommencer ou la commenter mais le premier qui y débarque avec le souci de prospecter une « géographie », de sonder un territoire, de tâter d'un endroit. Le bonhomme se dispense déjà des clichés tenaces qui ont fait les discours de ses prédécesseurs venus qui « tourner une page », qui « fermer une parenthèse », qui inaugurer une époque ou réécrire le passé. Pour lui, l'Algérie c'est un peu le Maghreb c'est-à-dire, beaucoup le « Sud » : le territoire des immigrations à ralentir, des affaires à accélérer, des terrorismes à endiguer et des cultures à observer de loin. Sarkozy est venu donc en Algérie en Occidental et pas en Français. C'est dire que le monde a bien changé : même les colonisations ne sont plus ce qu'elles ont été, tout comme les Indépendances. La visite d'hier a presque accueilli un président roumain et avec le même désintérêt poli.

LE DESSIN VEUT DIRE : DONNER NOUS LA ZIZA.....ON VOUS DONNE LE VISA.

fifty.

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